Bien choisir son miel n’est pas toujours chose facile! Les aliments naturels sont en vogue ces dernières années, et le miel connaît un succès sans précédent : rien qu’en 5 ans, la demande mondiale a augmenté de 60% ! Aujourd’hui, les français consomment environ 40 000 tonnes de miel par an. Cette consommation correspond à 600 grammes par habitant et par an ce qui place notre pays parmi les plus gros consommateurs d’Europe.
Avec plus de 40 types de miel la France possède une très grande variété de produits et de couleurs de miel. Cependant, environ 34 000 tonnes de miel ont été importé en 2017.
Cette demande colossale a pour conséquence d’ouvrir le marché à l’importation massive de miels trafiqués, qu’on appelle les miels frelatés. Le plus souvent, ces miels ont été dilués avec des sirops de sucre, du glucose commercial ou de l’eau. Selon des tests réalisés en 2015, près d’un tiers des miels vendus en Europe seraient frelatés, donc frauduleux ! Les pays asiatiques, l’Espagne et l’Ukraine sont malheureusement connus pour l’exportation de miels non réglementaires.
Il ne s’agit pas de dire que tous les miels asiatiques sont de mauvaise qualité mais il y a des éléments qui doivent nous éclairer. Notamment le fait que depuis dix ans, les exportations de miel chinois ont presque doublé, alors que le nombre de ruches en Chine n’a augmenté que de 13%.
Pour bien choisir son miel
Il faut d’abord délaisser les produits comportant la mention “Mélange de miels UE et hors UE” dont la traçabilité est faible.
Ils ne garantissent pas que le miel respecte les critères européens imposant à l’appellation “Miel” de ne s’appliquer que pour du miel pur.
Attention également aux miels bio étrangers, la législation et la labellisation de ces produits est différente de la France, bien souvent beaucoup moins stricte. 60 Millions de Consommateurs a révélé une étude sur l’éventuelle présence de polluants dans le miel que l’on achète. Il s’était démontré que les miels bio étrangers (uniquement les miels mille fleurs) contenaient autant voire plus de pesticides que les autres miels étrangers non bio !
Mais bonne nouvelle : à partir du 1er septembre 2019 un amendement voté dans le cadre de la loi Egalim sur l’alimentation, obligera les distributeurs de miel à écrire le nom du ou des pays d’origine et permettra au consommateur de bien choisir son miel.
Le prix est également un bon indice pour détecter les miels frelatés : un miel trop bon marché (à moins de 10€ les 500g), devrait vous mettre la puce à l’oreille.
L’idéal est de consommer du miel produit en France
La législation française est plus stricte que les réglementations européennes, et garantit un produit très contrôlé. La mention “récolté et mis en pot par l’apiculteur” vous garantira que l’apiculteur déclaré sur l’étiquette a bien récolté le miel. Toutefois, cela n’empêche pas toujours le miel d’avoir été transformé (chauffé).
Évitez les substances désignées sous différents noms comme “produits à base de miel” ou “mélanges de miel”. Ce n’est pas parce que c’est cher qu’il s’agit d’un miel authentique et de qualité.
Comment savoir si le miel que vous achetez est pur ?
- La cristallisation
Cela peut prendre plus ou moins de temps en fonction des fleurs dont il provient mais le miel cru finira toujours par cristalliser au bout de six mois à un an, de manière homogène et compacte.
Le faux miel, quant à lui, ne cristallisera pas du tout ou uniquement par endroit.
- La dissolution dans l’eau
Pour savoir si vous avez acheté du miel naturel, versez une cuillère dans un verre d’eau.
Si le miel tombe dans le fond du verre et qu’il ne se mélange qu’après avoir bien remué, il s’agit bien de miel cru. S’il se dissout rapidement, ce n’est pas du miel.
- La réaction au chauffage
Si vous le faites chauffer, le miel naturel va très rapidement caraméliser. Le faux miel, par contre, va d’abord se transformer en mousse puis en caramel. Il se peut aussi qu’il ne se transforme pas du tout.
- La présence d’impuretés et la couleur
Pour vous aider à démêler le vrai du faux, fiez-vous à l’aspect du miel et à sa couleur. En effet, un vrai miel présente quelques impuretés : des particules de pollen, de la propolis ou de la cire d’abeille. Le faux miel ne comporte aucune impureté puisqu’il est fabriqué à partir de sirop. Quant à la couleur, elle est assez variable d’un miel à l’autre.
Sachez aussi que le faux miel contient souvent des colorants, qui tachent les textiles. Pour en avoir le coeur net, versez une goutte de miel sur un linge blanc puis rincez à l’eau froide. Le vrai miel ne laisse aucune trace alors que le faux miel laissera une tâche jaune ou brune.
Quelques tests faciles à réaliser pour détecter le faux miel
D’autres petits tests peuvent vous être utiles pour savoir rapidement si le miel que vous consommez régulièrement est naturel.
- Le test du feu
Enduisez la tête d’une allumette de miel puis allumez-la avec une autre allumette. Si elle prend feu rapidement, pas de doute, il s’agit de vrai miel. Si au contraire, elle ne prend pas feu, il s’agit de faux miel. En effet, sa forte teneur en eau l’empêchera de prendre feu.
- Le test d’absorption
Versez quelques gouttes de miel sur une serviette en papier ou sur un buvard. Le miel cru ne sera pas absorbé par la serviette alors que le faux miel le sera rapidement
- Le test des alvéoles
Verser une cuillère à café de miel dans une coupelle, ajoutez-y de l’eau de manière à recouvrir le miel. Faites tourner l’eau dans la coupelle : si des alvéoles se forment dans le miel c’est qu’il est pur !